La rénovation urbaine

Focus sur les programmes de rénovation urbaine à Drancy

Qu'est ce que l'ANRU ?

L’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est un établissement public, une sorte de guichet unique créé par l’État, favorisant la mise en œuvre d’un très vaste programme de renouvellement urbain de certains quartiers en difficulté lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la Ville.

Elle permet aux villes et bailleurs sociaux qui ont été sélectionnées sur dossier d’obtenir des subventions de l’État afin de financer des travaux de démolition – reconstruction, ou de réhabilitation.

Son ambition est d’améliorer le cadre et les conditions de vie des habitants, de désenclaver des quartiers et de favoriser la mixité sociale.

À Drancy, les travaux de rénovation urbaine sont pilotés par le service municipal du renouvellement urbain, en partenariat avec l’OPH de Drancy, l’OPH 93 et ICF La Sablière.

Après-guerre, les pouvoirs publics doivent faire face à une grave crise du logement. Confronté au nombre grandissant de sans-abris et la multiplication de bidonvilles, il faut prendre des mesures. De plus, la situation de l’habitat en France est désastreuse.

Sur 14,5 millions de logements, la moitié n'a pas l'eau courante, les trois quarts n'ont pas de WC, 90 % pas de salle de bain. On dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeuplés et un déficit constaté de 3 millions d'habitations. Cette crise culmine durant l’hiver 54, lorsque l’Abbé Pierre lance son fameux appel en faveur des mal-logés. Le gouvernement débloque alors 10 milliards de francs pour la création rapide de logements.

C’est ainsi qu’apparaissent rapidement les cités d’urgence, des petits pavillons précaires conçus comme provisoires, en attendant la construction de grands ensembles sociaux.

La France entre alors en chantier. De 1955 à 1965, environ 300 000 logements voient le jour chaque année. C’est ainsi que naissent les barres et les tours. On notera néanmoins que le principe de la cité est antérieur. Le premier grand ensemble est même drancéen : c’est la Cité de la Muette, avec son fer à cheval - mais aussi ses tours, aujourd’hui détruites - construite par Eugène Beaudouin et Marcel Lodz entre 1931 et 1934.

 

 

Ces logements sont assez rudimentaires, même si, à l’époque, ils paraissent très modernes. Mais 50 ans plus tard, ils ne sont plus du tout aux normes, tant sur les espaces de vie que sur l’isolation. C’est pour faire face à la nécessité de reconstruire ces logements sociaux, qui ont tous vieillis en même temps, que l’ANRU a été lancée en 2003.

 

Les temps ont changé

Les classes moyennes des années 60 et 70 ont quitté les grandes cités pour accéder à la propriété. Mais celles d’aujourd’hui, confrontées à la crise et au coût du logement, ont de nouveau besoin de retrouver le chemin du logement social. Il faut donc créer des conditions favorables à l’émergence d’une mixité sociale pour que chacun puisse se sentir à l’aise : construire des appartements et des maisons, mais aussi du locatif privé avec la Foncière logement, ainsi que des programmes privés destinés à la vente.
Cette volonté de mixité se lit également dans le fait que de nombreux logements sociaux sont reconstruits hors site, c’est à dire dans différents quartiers, afin de mieux les répartir à travers toute la ville.

 

L’individu et la famille ont dorénavant pris le pas sur le destin collectif. Ce recentrage marque profondément l’architecture. Les appartements sont plus grands pour que chacun puisse y vivre et y trouver sa place ; les immeubles, en bord de rues nouvellement tracées pour être plus facilement accessibles, sont résidentialisés, c’est à dire que la limite entre espaces privés et publics est matériellement aménagée.