Médard Ferrero : un festival familial et populaire

Qui êtes-vous Sergio Tomassi ?

Je suis un Italien né à Paris, bercé dès mon plus jeune âge par l’accordéon de mon père ! J’ai appris à en jouer à 9 ans, avec François Aceti et j’ai fait mon premier bal à 15 ans. Formé ensuite par Joë Rossi, j’ai obtenu un prix au conservatoire, ai été repéré et parrainé par Marcel Azzola, qui a lancé ma carrière de musicien. J’ai accompagné Patachou, Charles Dumont, Juliette Greco, Barbara, Michel Fugain, Charles Aznavour et bien sûr Serge Lama avec qui je travaille toujours. J’ai aussi composé pour le cinéma, le théâtre, la danse – avec le danseur étoile, Kader Belarbi – réalisé des habillages sonores de musées… Depuis 2000, je suis prof d’accordéon au conservatoire. Enfin, j’ai inventé l’accordéon numérique ! Actuellement je suis sur scène au Lucernaire avec Bruno Putzulu, dans Les Ritals de Cavanna.

Comment êtes-vous devenu directeur artistique et programmateur du festival Médard Ferrero ?

Drancéen de toujours, je connaissais le festival créé dans les années 70, et m’y étais même produit adolescent, en lever de rideau. J’avais envie de m’impliquer dans la vie culturelle de la ville quand le maire m’a demandé de raviver la flamme du festival. L’idée, c’était de donner toutes ses lettres de noblesse à l’instrument. En 2008, nous avons rendu hommage à un accordéoniste drancéen en donnant son nom au festival : Médard Ferrero est un éminent pédagogue, auteur d’une méthode d’apprentissage toujours en vogue.

Et comment le festival a-t-il acquis une reconnaissance nationale ?

Ayant côtoyé les plus grands musiciens, parfois inaccessibles, j’ai pu les faire venir, à l’instar de Richard Galliano ou Lionel Suarez. J’ai aussi déniché de jeunes talents comme Vincent Peirani. Et j’ai la chance d’avoir eu Marcel Azzola comme parrain du festival. Le mélange dans la programmation, les différentes thématiques proposées – l’école française, l’école russe, l’influence de l’immigration italienne, les femmes accordéonistes – donnent du souffle à l’événement.

Un argument pour donner envie aux Drancéens de découvrir le festival ?

C’est une ambiance très familiale, les artistes ne sont jamais dans leur loge. Cette année, on rend hommage à Astor Piazzolla, le célèbre bandonéoniste argentin décédé il y a tout juste 30 ans. Il y aura plusieurs duos entre lames (de l’accordéon) et cordes, celles des guitare, violoncelle et contrebasse. Et bien sûr Daniel Mille avec son quintet. C’est un grand moment de musique. Mais aussi un événement populaire, je tiens à ce que les artistes ne l’oublient pas…