ANRU 2 : réhabilitation de la cité Gaston Roulaud

Avec l’ANRU 2, la cité Gaston Roulaud s’apprête à changer de visage pour devenir un quartier moderne, parfaitement intégré à la ville. La plupart des logements, équipements et commerces existants seront démolis puis reconstruits pour permettre une transformation nécessaire aux habitants et à la ville.

Une utopie architecturale vieillissante

Elle avait été imaginée, comme beaucoup d’autres dans les années 50 à 70, comme un quartier "autonome". Ses habitants disposaient de tout le nécessaire sur place pour vivre en quasi autarcie : des commerces, des services publics, un parc... Depuis, ce modèle a montré ses limites. Le futur ensemble sera donc ouvert sur le reste du quartier et de la ville.

Une réhabilitation globale

La cité a été repensée dans sa globalité. Seul un bâtiment, la tour E, sera réhabilité. Tous les autres seront démolis et remplacés par d’autres, plus petits. Des rues seront créées afin de permettre la traversée du quartier et une piste cyclable facilitera l’accès de ses habitants au centre ville.

Certains équipements publics seront réhabilités ou bénéficieront d’extension, comme le groupe scolaire Salengro/Voltaire. D’autres, ainsi que les commerces, seront démolis et reconstruits sur place ou à proximité immédiate. Quant au parc, il sera totalement réaménagé.

Un écoquartier

Le développement durable est au cœur de la réflexion, que ce soit en termes d’aménagement, de mobilité ou de construction. Les bâtiments ont été imaginés de manière à avoir un impact minimum sur l’environnement.

Ils consommeront principalement des énergies propres : l’électricité des parties communes (halls, escaliers…) pourra être produite par des panneaux solaires photovoltaïques, le chauffage et l’eau chaude sanitaire par géothermie.

 

Plus de mixité sociale

Pour que le projet soit validé par l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) et puisse donc bénéficier des financements de l’État, il fallait densifier le quartier et y construire des logements privés pour apporter plus de mixité sociale.

Le nouveau quartier comptera 383 logements sociaux classiques (280 neufs et 103 réhabilités), 45 en accession à la propriété, c'est-à-dire voués à être vendus, 300 "Action logement" (ex 1% patronal) et 630 logements privés. Tous les locataires actuels seront relogés dans le parc de l’OPH, certains dans l’existant, d’autres dans le neuf. Des logements sont acquis régulièrement quand un immeuble privé est construit et 33 nouvelles résidences seront construites à cet effet dans les différents quartiers de Drancy.

Au total, l’OPH détruira 700 logements et en reconstruira 816. Les 116 logements sociaux supplémentaires seront des logements de type PLS, à destination des classes moyennes. "L’objectif est de diversifier l’offre proposée aux Drancéens et de répartir le logement social de manière équilibrée dans la ville, explique le bailleur. Cette diversification permettra de construire une véritable mixité sociale et favorisera la réussite scolaire de tous."

Des déménagements accompagnés par l’OPH

Le bâtiment D sera le premier à être détruit, courant 2023. "Nous mettons tout en œuvre pour que les opérations de relogement se déroulent dans les meilleures conditions possible pour les locataires. Déménager peut être vécu, par certains, comme un bouleversement. Nous sommes à leur écoute et les accompagnons au mieux", explique-t-on à l’OPH.

Le bailleur leur propose et prend en charge des formules de déménagement adaptées à leurs besoins. Tous bénéficient au minimum de la mise à disposition de cartons et du transport de l’intégralité de leurs affaires à leur nouvelle adresse. Les plus fragiles, les personnes âgées ou en situation de handicap, peuvent également solliciter une mise en carton. L’OPH prend également en charge tous les frais annexes liés au déménagement, ceux occasionnés par un changement de fournisseur d’énergie par exemple. L’opération de relogement s’intensifiera cette année.

Le projet en détail

Lorsque la Municipalité a présenté son projet à l’occasion de l'ANRU 1, elle avait inclus la cité Gaston Roulaud dans la liste des grands ensembles drancéens à rénover. Mais l’ampleur, la nature et le coût de cette entreprise ont poussé les pouvoirs publics, la municipalité et l’OPH à la sortir du programme. Ce n’était en fait que partie remise : avant même l’annonce d’un ANRU 2, les services municipaux avaient déjà commencé à travailler sur la rénovation de la cité en lançant une étude urbaine.

Il faut noter que le périmètre de cette rénovation est un peu plus large que celui de la cité Gaston Roulaud stricto sensu. La zone pavillonnaire située au sud de la cité, le long de la rue Voltaire, est également intégrée au périmétre d’étude et d’intervention urbaine projeté. Elle compte environ 37 logements.

Le quartier se caractérise par la concentration de difficultés sociales et économiques, mais également par des dysfonctionnements urbains majeurs : logements petits, homogénéité de l’habitat et manque d’ouverture du quartier sur son environnement.

Les règles de l'ANRU 2 préconisent de ne pas reconstruire de logement social dans les Quartiers prioritaires de la ville (QPV) et donc dans les quartiers concernés par l'ANRU 2. Jean-Christophe Lagarde, alors maire de Drancy, a toutefois demandé une dérogation à l'application de cette règle dans le cadre du projet Gaston Roulaud. En effet, le quartier est situé à proximité d'une future gare du Grand Paris (station Drancy-Bobigny), de la future TLN et d'une ligne de tramway : il est important que les locataires sociaux puissent aussi bénéficier de cette très bonne desserte en transports en commun. À terme l'objectif est qu'il y ait environ 40 % de logements sociaux au sein du quartier.

Décembre 2014

Adoption du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU, aussi appelé ANRU 2) par le conseil d'administration de l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine. Il concerne 450 quartiers (200 d’intérêt national et 250 d’intérêt régional). Son budget est alors fixé à 5 milliards d’euros, financé avec le concours d’Action Logement. 83 % sont attribués aux projets nationaux.

Chaque projet est mené en 2 phases : conception des projets, dans le cadre d’un protocole de préfiguration ; mise en œuvre des projets, dans le cadre opérationnel d’une convention pluriannuelle de renouvellement urbain.


Quelques points différentient les ANRU 1 et 2 : la participation des habitants, le portage des projets au niveau des intercommunalités, l’ambition assumée de la mixité urbaine, sociale et fonctionnelle, l’ambition pour une ville durable, présence des services publics.


Deux cités drancéennes sont retenues en tant que projets nationaux : Gaston Roulaud et l'Abreuvoir, dont une partie est située à Drancy. 

Septembre 2016

Signature par l'État, l'Agence nationale de rénovation urbaine, l'EPT Paris Terres d'envol, la commune de Drancy, la Caisse des dépôts et l'OPH de Drancy du protocole de préfiguration pour la rénovation du quartier. Ce document fixe les grandes orientations du projet et arrête un programme de travail.

Le quartier de l’Abreuvoir, à cheval sur Drancy et Bobigny sera entièrement intégré au protocole de préfiguration de la communauté d’agglomération d’Est Ensemble, dont la Ville de Drancy et l’EPT Paris Terres d’envol seront à ce titre signataire.

Novembre 2017

Le budget passe à 10 milliards d’euros, réparti de la manière suivante : 

Action logement : 7 mds d'euros  |  Bailleurs sociaux : 2 mds d'euros  |  État : 1 md d'euros

Octobre 2019

L'Agence Nationale de Renouvellement Urbain a donné officiellement son accord au projet présenté.

Janvier 2020

Signature de la déclaration d'engagement pour le renouvellement urbain de la cité Gaston Roulaud. Par cette signature, l'État réaffirme son soutien à l'un des plus important projets d'aménagement réalisés à Drancy depuis 30 ans.

Dans une dizaine d'années, le promeneur nostalgique ne retrouvera plus grand-chose de l'ancienne cité Gaston Roulaud : la Tour E, le groupe scolaire Salengro – Voltaire et une partie de la barre C.

Tous les appartements, hormis ceux de la Tour E (103 logements) et de deux petits collectifs (17 logements) situés dans la partie pavillonnaire, vont être vidés de leurs occupants. Même ceux de la barre C, puisque ce bâtiment sera scindé en deux et que chaque étage sera mis à nu pour être restructuré.

Avec l'école, les façades de cette barre seront les derniers vestiges de l'architecture de Marcel Lods.

 

Des équipements publics trouveront leurs places dans le nouveau quartier : une crèche, un bâtiment unique conservatoire-médiathèque, un gymnase, deux antennes jeunesse, l'École des arts déco et un terrain multisport. L'école maternelle sera agrandie et réhabilitée. L'école élémentaire sera réhabilitée.

La Tour E sera aussi réhabilitée et résidentialisée. Le bâtiment A sera remplacé par des bureaux d'activités tertiaires situés à deux pas de l'A86 et des transports en commun.

Comme pour les cités Pierre Sémard et Jules Auffret (ANRU 1), le projet est articulé autour de nouvelles voiries bordées de petites résidences, au pied desquelles on trouvera des commerces, le long de la rue Salengro essentiellement, et des locaux associatifs.

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  • Construite entre 1959 et 1962
  • Architectes : Marcel Lods et André Malizard
  • Située sur un îlot de 8 hectares (280 m sur 350 m)
  • Composée de 4 barres (deux de 9 niveaux, une de 11 niveaux, une de 13 niveaux) et 1 tour (18 niveaux)
  • 2111 personnes habitent la cité (chiffres 2015 : 22 % de personnes seules, 21 % de familles monoparentales, 27 % de jeunes âgées de moins de 20 ans et 30 % de ménages bénéficiant des APL)
  • 803 logements locatifs sociaux (182 F2, 317 F3, 254 F4, 40 F5, 10 F3 CO)
  • Surface habitable : 40 443 m2
  • Bailleur : OPH de Drancy
  • Elle comporte aussi une galerie commerciale, un ancien conservatoire de musique accueillant depuis associations et services jeunesse, une médiathéque annexe, une créche départementale, un gymnase, un marché devenu une école d’art déco, ainsi qu’un groupe scolaire