Interview
Votre spectacle s’adresse-t-il plutôt aux ados ou à leurs parents ?
Le but, c’est vraiment de parler aux deux, les ados me connaissent et reconnaissent mon humour, les "darons" vont le découvrir. C’est un spectacle intergénérationnel qui démystifie les codes des ados, leur vocabulaire, leurs attitudes. Le regard d’un jeune de 24 ans sur sa génération, car mes codes à moi sont plutôt ceux des darons !
Est-ce vrai que vous n’écoutez que des chanteurs morts ?
Tout à fait ! Ma musique du jour : A moitié, à demi, pas du tout, de Michel Berger, Starmania et Abba. J’affectionne les années 70 et 80, l’arrivée du disco, même si je peux quand même aller en boite sans vomir ! Et le rap, on n’y coupe pas, et il y a de vrais auteurs.
Où puisez-vous votre inspiration ? De votre vécu ou de vos micros-trottoirs ?
Un mélange des deux, mais mes deux ans de micros-trottoirs sont une énorme source d’inspiration. J’ai rencontré à peu près un millier d’ados qui se sont confiés à moi avec une confiance déconcertante. Au fond, ils ont un peu co-écrit le spectacle.
Comment transforme-t-on des millions d’abonnés Tik-Tok en spectateurs ?
Ah si vous avez la recette, je la veux bien ! Évidemment je parle beaucoup de mon spectacle sur les réseaux... Sur scène, je demande systématiquement qui est au théâtre pour la première fois de sa vie, et il y a toujours au moins trois ou quatre mains, parfois dix, qui se lèvent, c’est une grande fierté.
Après le thème des ados, savez-vous à quoi vous allez vous attaquer ?
Attention, je ne parle pas que des ados, je parle aussi par exemple de la face sombre de l’influence, dont les ados ne voient que la surface glamour, les vues, les abonnés. Je dénonce les manipulations, les annonceurs qui se font un pognon de dingue. Sans cracher dans la soupe, mais je ne fais pas leur apologie.
Pourtant vous leur devez beaucoup...
Je les déteste autant que je les aime. Ils sont un merveilleux lieu d’expression libre, me permettent de raconter des histoires, et ça, c’est ma passion. Mais les plateformes sont aussi remplies de haine, de gens insultants. J’en parle vu de l’intérieur, sans langue de bois.
Depuis 2018, vous êtes au festival d’Avignon off, c’est un incontournable ?
C’est la fête du théâtre en France. En se débrouillant bien, dans la même journée, on peut voir une comédie, un classique, de la danse, du chant et du cirque. J’y serai sur scène 5 jours et j’y prendrai un grand bol de créativité.
Tout jeune vous rêviez de scène, mais vous imaginiez- vous en humoriste ?
Tout est arrivé un peu par hasard. Bien sûr, j’ai une formation classique, mais la vie est pleine de surprises. Je suis arrivé au stand-up par curiosité, puis par passion et aux réseaux sociaux par dépit, puis par choix. Je ne ferme la porte à rien.
Quels sont vos projets ? Théâtre, cinéma ?
J’en ai des millions. J’ai mon nouveau programme sur YouTube, nuits blanches, dans lequel je pars avec mon équipe à la rencontre d’une ville toute une nuit. J’ai fait un Fort Boyard, qui sera diffusé en juillet. Pour le reste, je ne peux encore rien dire...
Un mot pour les Drancéens ?
Venez vous taper des barres. Le spectacle, qui tournera encore au moins un an, évolue chaque semaine, chaque représentation est unique. Une chose est sûre, j’y intègrerai les dernières nouveautés sur les réseaux et à la fin du spectacle, vous serez à jour !