Cadre de vie

Les Drancéens ont le réflexe Thelma

Un an après son lancement, l’application Thelma dépasse les 10 000 utilisations. Adoptée par les Drancéens, elle permet aux services municipaux d’agir plus vite pour améliorer le quotidien.

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Auparavant, les groupes liés à la ville sur les réseaux sociaux pullulaient régulièrement de messages d’habitants faisant part d’une mésaventure dans l’espace public. Or ce ne sont pas les utilisateurs de Facebook qui peuvent y remédier. Il est bien plus judicieux d’entrer directement en contact avec les services municipaux. Et signe des temps, ce sont désormais les Internautes qui rappellent à l’ordre celui qui n’a pas le réflexe Thelma ! 

Les Drancéens sont de loin les utilisateurs les plus actifs de l’application de vigilance citoyenne en Seine-Saint-Denis. C’est d’ailleurs ce qui leur a valu de recevoir le prix du jury en janvier dernier, Renaud Prouveur, PDG de Spallian, l’éditeur de l’appli, soulignant que “les services comme les administrés se sont emparés de Thelma avec une rapidité et une aisance peu commune”. Et de fait, après un an d’expérience, il est temps de vous donner quelques chiffres éloquents.

Bilan chiffré
85 % des problèmes résolus en une semaine

D’avril 2024 à avril 2025, 1329 utilisateurs actifs ont réalisé 10110 participations citoyennes, dont 9822 signalements. Cela correspond en moyenne à 818 signalements par mois, soit environ 40 par jour (du lundi au vendredi), un flux qui témoigne d’une utilisation régulière de l’outil. La ville comptant plus de 71 000 habitants, cela revient à 144 signalements pour 1 000 habitants, un ratio preuve d’une bonne appropriation de l’application.

Par ailleurs, “plus d’un tiers (35,3 %) des utilisateurs ont franchi le pas en émettant au moins un signalement, ce qui témoigne d’une bonne sensibilisation à l’existence de l’outil”, se félicite-t-on en mairie. Certains sont même très actifs car ils sont plus de 25 % à avoir validé plus de 5 notifications. Parmi eux, 5,3 % sont de véritables “power users” avec plus de 21 signalements à leur actif et constituent un noyau de citoyens pouvant aider la municipalité à repérer des dysfonctionnements récurrents.

En termes d’alertes reçues, championne toutes catégories, la voirie et la circulation, avec 5 644 retours via l’appli, soit 57,5 % du total. Immédiatement suivie de la propreté (30,9 %), puis loin derrière viennent sécurité et nuisances (5,5 %) et les espaces verts (2,9 %). 85 % des problèmes sont résolus en moins d’une semaine. Malgré cela, le délai moyen de traitement des alertes toutes catégories confondues est de presque 11 jours. Tout simplement parce qu’il s’agit d’une moyenne et qu’entre une intervention rapide pour véhicule simplement mal garé (elles sont résolues à 99 %) et la mise en place en un mois d’une série d’enlèvements avec la fourrière pour stationnement abusif, chacun pourra comprendre la différence.

La propreté réglée en 24 heures chrono

Au service nettoiement, le responsable précise “répondre à 80 % des demandes d’intervention dans les 24 heures, c’est-à-dire pour les incivilités du quotidien comme les dépôts sauvages ou les graffitis”. La grande famille des dépôts sauvages représente 77 % des signalements de la catégorie propreté et leur taux de traitement dépasse les 90 %, ce qui représente une gageure étant donné leur nombre élevé (2 322 signalements sur la période). Pour rappel, un dépôt sauvage peut déclencher un passage de la brigade verte et une sanction plutôt salée de 375 €.

Derrière Thelma se cache un dispositif bien rôdé. Plus précisément 46 agents – de la police municipale (PM), des services propreté, espaces verts, de l’hygiène... et même une brigade Thelma polyvalente de 3 personnes apte à intervenir en petit véhicule. Le flux est désormais parfaitement régulé. Les signalements sont consultés en temps réel du lundi matin au vendredi soir. La PM et les services techniques d’astreinte gardent un œil attentif sur Thelma 24/24h, mais ne traitent évidemment le week-end que les notifications urgentes.

Le stationnement, nerf de la guerre

Au sein de la catégorie la plus sollicitée via Thelma, à savoir voirie et circulation, les problèmes de stationnement caracolent sans grande surprise en tête, en totalisant 80 % des signalements (véhicules mal garés et stationnement abusif). Cependant, en la matière, “les utilisateurs ne facilitent pas toujours la tâche des services en signalant des stationnements abusifs qui ne le sont pas - par exemple sur un emplacement PMR, un bateau, un trottoir, qui devraient l’être dans la catégorie “mal garé”, souligne le DGA Proximité et affaires juridiques. D’un point de vue légal, un stationnement dans l’espace public est abusif quand il dure plus de 7 jours consécutifs”. Mais il n'est pas étonnant que les Drancéens recourent à l'outil pour un sujet qui arrive en tête de leurs préoccupations et se trouve être un véritable fléau.

Enfin, la possibilité donnée par l’appli citoyenne d’effectuer des suggestions est peu utilisée. La municipalité en a reçu 288, soit une proportion de 2,8 % des utilisations. Pour ces idées, le délai de réponse est évidemment bien plus long, puisqu’il s’agit d’étudier toutes les propositions qui sont faites. Dans quels domaines ? Sans surprise : 60 % des demandes concernent des travaux et des créations de places de... stationnement bien sûr.