Logement

OPH : des résidences qui font peau neuve

Un patrimoine immobilier demande les moyens de son entretien. C’est précisément ce que réalise l’OPH de Drancy, avec le soutien de la ville. Nous vous présentons les 5 réhabilitations de l’année 2025.

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Les trois résidences du centre-ville

Changement de look total pour les résidences Konrad Adenauer, Jean Monnet et Alcide de Gasperi qui datent des années 90. Réhabilitation énergétique, rénovation des parties communes et des appartements, les travaux sont en cours d’achèvement.

En plein cœur de ville, dans le petit périmètre compris entre les rues Sadi Carnot, Jean-Pierre Timbaud, Raymond Lefebvre et rue du centre, trois résidences de logement social construites à la fin des années 80 et dans les années 90 ont vieilli prématurément et ne correspondaient plus aux standards de confort attendus par leurs occupants. Elles totalisent 237 logements. L’OPH a pris la décision de les réhabiliter intégralement : façades extérieures et isolation des bâtiments, raccordement au chauffage géothermique, halls d’entrée, escalier et paliers ainsi que l’intérieur des logements seront revus de fond en comble.

Il est vrai que bien que n’étant pas les plus âgées du parc, ces résidences faisaient triste mine. C’est principalement à cause des épaufrures, ces effritements de béton qui laissent apparaître les armatures métalliques. "Cela n’a pas d’incidence sur la structure des bâtiments, mais c’est inesthétique, explique Virginie Petitlaurent, directrice de la maîtrise d’œuvre à l’OPH. Les normes de construction de l’époque prévoyaient un enrobage de béton armé peu épais autour des armatures métalliques. Résultat, à la moindre fissure, pluie, dilatation, gel, ça casse. Et quand on a ne serait-ce qu’un éclat de béton, la situation ensuite ne fait que s’aggraver. Même si nous avons des résidences plus anciennes dans notre patrimoine, le plan stratégique qui évalue toutes les problématiques techniques a priorisé ces résidences mal construites."

Dans les trois résidences, la mise en œuvre d’une isolation par l’extérieur est faite après avoir traité les fissurations et poussées de fer en façades - et déposé le mur végétal mourant à Alcide de Gasperi. Elle s’accompagne d’une requalification de l’identité architecturale, sous contrainte de l’architecte des monuments historiques. Les façades, dans des tons neutres, sont composées de briquettes, d’enduit et d’un matériau composite très solide, recouvert d’une isolation à haute efficacité énergétique. Le ravalement des façades s’accompagne bien sûr d’un changement des fenêtres et des volets roulants ou des persiennes. Avec en plus à Jean Monnet la création de halls par la fermeture des escaliers des coursives afin de protéger des intempéries.

L’étanchéité des toitures terrasses est également complètement refaite, de même que celles des balcons et terrasses

privatives, accompagnée du remplacement des garde-corps. Après ce gros œuvre, place aux travaux de rénovation et d’embellissement dans les appartements. Avec,

d’un côté, une remise aux normes électriques, de l’autre,

des nouvelles portes palières. À l’intérieur, selon l’état des

lieux de pré-travaux, les pièces humides sont refaites (sol,

faïences, sanitaires, robinetterie).

  • Raccordement au réseau de chaleur de la Ville pour les deux résidences qui n’y étaient pas encore connectées (A. De Gasperi et J. Monnet).
  • Remplacement de tous les radiateurs, pose de robinets thermostatiques et dépose des chaudières gaz individuelles. Création des réseaux d’alimentation pour le chauffage et pour l’eau chaude sanitaire.
  • Remplacement de la ventilation mécanique contrôlée : amélioration de la qualité de l’air intérieur et de l’humidité ambiante.

La dernière phase, qui débute, concerne la réfection de toutes les parties communes. Là encore tout est revu de fond en comble, des halls aux paliers, en passant par les locaux techniques et le local poubelles. Peinture, carrelage, tapis d’entrée, éclairage, panneaux d’affichage, boites aux lettres, escaliers anti-dérapants, création de systèmes de désenfumage... Enfin, les interphones sont remplacés (ou créés à Jean Monnet qui n’en possédait pas) par un système connecté, permettant de gérer l’accès directement depuis son smartphone ou son téléphone.

Les extérieurs ne sont finalement pas résidentialisés, mais le cœur d’ilot sera ultérieurement réaménagé par la Ville qui va reprendre la propriété de ces espaces, car l’OPH n’en a pas les moyens.

Non loin de là, l'ancien caniparc dénoncé par de nombreux locataires comme dangereux a laissé place à un projet validé par les conseillers de quartier. On y trouve une fontaine d’eau potable ainsi que 4 jeux pour les enfants : cage à grimper, tourniquet, balançoires et structure avec toboggan. Le tout sur un sol souple, également ludique. Ce nouveau square a coûté 167 191 € TTC.

Actuellement, une grosse centaine d’ouvriers s’activent et l'achèvement des travaux est prévu pour la fin de l'année. Les montants investis sont importants : 20 millions d’euros pour les trois résidences du centre-ville. Moderniser et améliorer les logements pour qu’ils soient plus confortables et plus économes en énergie n’est pas seulement une nécessité dictée par le passage des ans. C’est aussi le signe du respect envers les locataires.

"La qualité de vie dans les résidences constitue une préoccupation majeure, explique Michel Lastapis, président de l’OPH. Raison pour laquelle nous luttons au quotidien contre les incivilités de certains, et nous préservons le patrimoine en déployant un programme de maintenance technique, de rénovation des ascenseurs, de l’étanchéité des terrasses... et de réhabilitation complète des immeubles".

La prochaine réhabilitation lourde concerne la tour et les barres de la résidence Paul Éluard avec ses 281 logements construits par Marcel Lods, il y a plus de 55 ans. L’OPH devrait en présenter les éléments concrets aux locataires fin 2025. Point important : les économies d’énergie et donc de charges pour les locataires qui découlent des réhabilitations. Les résidences qui étaient notées C ou D selon les bâtiments, passeront en classe C ou B. Vraiment bien !

À Danton et Casanova

Dans deux résidences OPH du Petit Drancy, les travaux se poursuivent également, avec le même objectif qu’au centre-ville. À Danton (162 logements construits en 1992) et à Danielle Casanova (131 logements construits en 1976), l’OPH a consacré 16,873 millions d'euros pour la rénovation énergétique des immeubles et un meilleur confort pour les locataires. Tout sera prêt en cette fin d’année. Petit bonus à Danton : de jolis jardins privatifs pour les habitants des rez-de-chaussée. Avec une forêt urbaine aménagée en cœur d’îlot, plus possible pour Renaud de chanter "Ah p... c’qu’il est blême mon HLM" !