Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la psychomotricité ?
C’est une discipline paramédicale qui considère la personne dans sa globalité, sur les plans psychique, physique et affectif. Elle intervient en prévention, rééducation, éducation et thérapie, pour un développement harmonieux de fonctions étroitement liées entre elles : motricité globale (équilibre, marche, saut...), motricité fine (écrire, découper, boutonner...) et des fonctions exécutives que sont la flexibilité mentale, la planification de l’action, la mémoire de travail, l’attention et l’inhibition. D’autres aspects sont travaillés, comme la conscience de son corps dans l’espace, le repérage spatiotemporel ou le niveau de tension musculaire, qui reflète l’état émotionnel. Le jeu - parcours, activités manuelles, jeux de société, théâtre - est un outil de médiation.
À qui est-elle destinée ?
Elle intervient à tous les âges de la vie. C’est un médecin qui prescrit le bilan psychomoteur, en cas de retard de développement des jeunes enfants ou d’éventuels troubles. Mon travail s’articule avec celui des professionnels des secteurs médicaux, paramédicaux et médico-social, afin d’assurer une prise en charge globale et cohérente. Le bilan initial permet d’établir un projet thérapeutique et d’émettre des recommandations aux familles ainsi qu’à l’école.
Quel est votre rôle à la Maison des parents ?
Je suis là pour favoriser l’épanouissement corporel et psychique des enfants et adolescents. Le fait d’évoluer auprès d’une équipe engagée, de tenir des cafés des parents ou de coanimer des ateliers, me permet de faire de la prévention. Je peux guider les parents au moindre doute. Quand c’est leur premier enfant, ils ont tendance à s’inquiéter. Ils peuvent nous dire : "mon enfant de 14 mois ne marche pas, est-ce normal ?". Ils viennent me voir, je suis disponible, je les écoute, j’observe l’enfant investir la salle et les conseille. Je peux aussi leur montrer comment encourager et valoriser leur enfant pour lever d’éventuels blocages, les rassurer ou, si nécessaire, les orienter.
Utilisez-vous la salle multisensorielle d’inspiration Snoezelen ?
Absolument. Cet espace, qui combine lumière, sons, textures, mouvements et odeurs, offre un cadre sécurisant et apaisant pour l’enfant en séance ou en cas de surcharge émotionnelle. Les activités de la salle multisensorielle constituent un formidable outil thérapeutique et de médiation que nous avons la chance d’avoir à Drancy, ce qui est rare !
Diplômée d’État en 2023 à l’Institut supérieur de
rééducation psychomotrice (ISRP), avec une majeure
en trouble du neurodéveloppement, Sarah a obtenu un
Master international codélivré par l’université de Murcie
et l’ISRP cette année. Elle a effectué des stages auprès
de publics variés : crèche, maternelle Jorissen, PMI de
Drancy, des Ehpad et maisons d’accueil spécialisées.
Elle est formée à la relaxation Soubiran, une technique
qui soulage les tensions musculaires, l’anxiété, le stress...