Rome ne s’est pas faite en un jour. Drancy non plus. Dès les années 1920, les promoteurs flairent le potentiel de terrains qu’ils baptisent "Paris Campagne", "Avenir Parisien", "Village Parisien" pour séduire les classes populaires de la capitale. Il fallait construire vite et beaucoup. Des voies sont tracées à la va-vite, sans aucun réseau d’assainissement.
Ces lotissements, devenus quartiers, façonnent aujourd’hui le visage de notre ville. En 1930, Drancy entre dans l’histoire en construisant les premiers gratte-ciels français à la cité de la Muette. Dans les années 1950-70, les grands ensembles s’élèvent pour répondre aux besoins des familles du babyboom et celles vivant dans les bidonvilles.
L’urgence sociale commande, mais les déséquilibres naissent. La Seine-Saint-Denis devient le département le plus pauvre de France. Le mal-logement, l’insécurité et la pauvreté s’y enracinent.
Reconstruire la ville
Une ville se construit, se transforme, se répare aussi. Depuis plus de 25 ans, la municipalité agit pour réconcilier Drancy avec elle-même : reconstruire sans effacer et préserver sans figer. Quand une nouvelle halle de marché et une brasserie voient le jour en bordure d’une place arborée, c’est pour renforcer le cœur commercial des Quatre routes, sur l’avenue, là où la vie économique s’est implantée naturellement. Et non rue de la Haute-Borne, où le centre-ville artificiel imaginé à la fin des années 1980 n’a jamais vraiment pris et où les problématiques sont toujours nombreuses. Quand un gymnase est intégré au rez-de-chaussée d’un futur immeuble de l’OPH à la cité Gaston Roulaud, c’est pour offrir un nouvel équipement utile aux Drancéens, sans sacrifier les terrains nécessaires à ceux qui ne peuvent ni acheter, ni louer dans le privé. Et lorsque l’ancienne cité Pierre Sémard laisse place à des logements modernes, une école et un gymnase semi-enterré, c’est la même logique qui s’applique : construire utile, intelligemment, pour tous.
À Drancy, on manque de foncier depuis que la ville a été quasiment entièrement bétonnisée par les municipalités de gauche dans les années 1980-90. Notre avenir passe donc par la démolition et reconstruction de verrues urbaines sur nos grands axes, le rachat des friches comme au Baillet où l’Arche, notre futur espace culturel, s’apprête à être inauguré et où un square de 5000 m2, un groupe scolaire et des logements sortent de terre.
La ville, miroir de la société
Urbanisme et société sont indissociables. Les politiques menées en matière d’éducation, de sécurité ou de santé ont, en deux décennies, profondément transformé l’image de Drancy. Combinée à la hausse des prix dans Paris et les communes limitrophes, cette évolution a rendu notre ville bien plus attractive que certaines de ses voisines que les habitants fuient dès qu'ils le peuvent. Face à cette attractivité, la municipalité a choisi de tenir un cap clair : contrôler l’urbanisation en protégeant davantage les zones pavillonnaires et en densifiant raisonnablement sur les grands axes, comme le loi nous le demande.
Le PLUi de 2025 plus restrictif s’inscrit dans cette recherche d’équilibre et dans la continuité des PLU de 2005 et 2018.